Certains auteur affirment que l'image captive davantag que le son. Avant
d'aborder ce sujet, il est utile de se référer à divers
recherches dont celle de Michel Chion (voir bibliographie). Celui-ci affirme
quil existe des disparités importantes entre les perceptions sonores
et visuelles, qui, dans la réalité sont très souvent
liées.
Une différence fondamentale
à ce propos est la vitesse de perception.L’œil et l’oreille opérant
à une allure différente.L’oreille travaille plus rapidement,
elle analyse, synthétise plus vite .Toute phrase parlée est
percue très vite, alors que, par exemple, la lecture est sensiblement
plus lente.
M.
Chion fait observer que l’oeil est plus lent, pour la simple raison qu’il
a plus à faire : « il travaille à la fois dans l’espace,
qu’il
explore, et dans le temps qu’il
suit. Il est donc vite dépassé lorsqu’il doit assumer les
deux. L’oreille, elle,
isole une ligne, un point de son champ d’écoute, et elle suit ce
point, cette ligne dans le temps. »
Cette différence de vitesse
de perception n’est souvent pas ressentie car son et image se complètent.
Une autre explication de la lenteur
relative des phénomènes visuels, est dûe au fait
que les paupières occultent par moments la vision qui, par ailleurs,
n'est pas un phénomène continu (saccades visuelles). En effet,
elle doit etre constamment dirigée et adaptée (vergences).
Le son est plus rapidement percu
car il pratiquement omni-directionnel.
Les sons soumettent l’individu
un "flux sonore" quasi-continu.Même si l’on ne prête pas une
attention consciente à un son, il est perçu et peut produire
ses effets.
L'image aurait quelque chose de plus fixe et délimité par rapport au son qui aurait un caractère plus diffus. (Donc l’argument de ce paragraphe est de faire observer que la considération plus importante dont jouit l’image au détriment du son pourrait également provenir du fait que le son ne tient pas comme l’image sur un support fixe et délimité comme un écran mais qu’il possède cette caractéristique de n’être que faiblement délimité, avec des contours changeants et incertains.) )
Louis Porcher (voir référence dans la bibliographie) tente
lui aussi d’apporter des éléments de réponse à
la question : « Pourquoi ce clivage
à l’intérieur même
de la notion d’audio-visuel ? Comment expliquer ce privilège attribué
à l’image sur le son ? » La principale raison mise en avant
par cet auteur concerne l’impact indéniablement plus puissant qu’exerce
l’image sur le spectateur. En effet, nous l’auvons remarqué, l’image
captive beaucoup plus
; L’homme qui écoute est moins lié (attentif) que l’homme
qui regarde.
Une autre raison est, sans doute, la place privilégiée dont
la vue a, de tout temps, joui dans l’histoire de la pensée. L’image
constitue pour
l’homme un pouvoir d’attachement
au concret, ce qui a toujours élevé la vue au rang de fonction
sensorielle plus noble.
Bref, quels qu'en soient les paramètres explicatifs, il est évident que l’homme n’a jamais entretenu et n’entretient toujours pas un rapport identique entre ce qu’il voit et ce qu’il entend. Les sons n’ont pas le pouvoir, comme l’image, de monopoliser notre attention ( sauf un bruit exceptionnel ) . Les auteurs emploient le vocable de dictature pour définir le rapport entre l’homme et l’image. Cela se vérifie, par exemple, dans nos attitudes vis-à-vis de la radio et de la télévision : en « écoutant » la radio, il est fréquent que nous menions une autre activité, alors que lorsque nous regardons la télévision, nous nous y consacrons presque toujours complétement.
Un autre affirmation intéressante
mais contestée, est que l’oreille n’est que très rarement
"dépaysée", alors que l’œil serait très facilement
sensible a un changement de lieu.