Référence :   Dolz J. & Moro C. & Erard S. (1997) L'interview radiophonique, lieu de médiation entre contenus et actants de la situation communicative. Une approche pour le primaire. Enjeux, n°39/40, 130-158.        retour à la page radio             retour à la page principale



 Ce travail rend compte d'une expérience assez originale,  réalisée auprès de plusieurs classes de 4e et 5e primaire dans les écoles genevoises. Il s'agissait d'amener les élèves à réaliser une interview radiophonique "dans le but de développer le comportement interactif et l'expression orale en public."
        L’objectif de cet apprentissage est le suivant : l'élève doit apprendre les règles strictes auxquelles obéit le genre de l'interview, il a un travail à opérer quant à l'image qu'il se fait (construction sociale) du rôle de l'interviewer (lui-même), de l'interviewé (personne compétente dans un domaine) et du public (absent dans cette expérience).
Le travail principal est de doter l'élève de capacités qui lui permettent de mener l'interview avec une certaine efficacité..

        Le travail de l'élève consiste avant tout à se renseigner sur le domaine dans lequel l'interviewé est compétent, puis à préparer une série de questions en veillant à suivre une bonne progression thématique en imaginant les attentes du public. Cette série de questions ne pourra pas être initialement exhaustive, car l'interviewer devra s'adapter aux réponses faites a ses questions et placer, au bon moment, des questions dites de relance. L'élève devra donc faire preuve d'une important capacité d'écoute. C'est grâce à ces questions de relance que l'interview prendra sa véritable dimension et permettra une véritable construction du savoir.

        Dans la conclusion, les auteurs font preuve de satisfaction quant à l'apprentissage effectif qui a lieu chez les élèves . Cette satisfaction provient de l'écart important qu'il y a entre le "pré-test" et le "post-test". Ainsi que cela se fait souvent, les auteurs ont soumis d'abord les élèves à l'exercice avant qu'il y ait eu enseignement ( pré-test). Il s'est avéré alors que les élèves n'avaient pour ainsi dire aucun sens de la discussion, toute la question des interventions de relance n’ayant pas été traitée. De même, la capacité d'écoute des élèves était très faible, ce qui n'assurait aucune continuité dans l'échange.
        En revanche, lors du post-test, après qu'il y ait eu enseignement,  (situation authentique où les élèves ont interrogé un jardinier), il s'est avéré que les questions de relance, objectif didactique central de la séquence, sont beaucoup plus nombreuses. Certaines interrogations de relance étaient même déjà prévues par les élèves lors de la préparation ; ceci témoigne
probablement d'une prise de conscience du mécanisme de déroulement d'une interview. D'autres interrogations de relance se sont effectuées par improvisation spontanée.
        Il est entendu que la radio ici n'est pas utilisée pour ses vertus pédagogiques intrinsèques, mais comme médiateur indirect entre le contenu d'enseignement et les acteurs (enseignants et élèves ).

 

retour à la page radio                            retour à la page principale